antitrust-letter

The “Antitrust Letter” is a monthly series of articles written in french and english by founding member Thibault Schrepel. Each month’s release will analyze major changes within United States antitrust law and legal precedents, whilst contrasting and occasionally drawing parallels to European antitrust legal issues.

Antitrust Letter” est la chronique mensuelle du Concurrentialiste rédigée par Thibault Schrepel, l’un des membres fondateurs de la revue. Chaque nouveau numéro aura pour objet d’étudier les événements marquants liés au droit de la concurrence américain. Publiée en français et en anglais, cette lettre sera également l’occasion d’établir une étude comparative avec le droit européen de la concurrence.

Antitrust Letter #18 PDF: here

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Table of contents / Sommaire

The applicability of US antitrust law to foreign subsidiaries
De l’application du droit américain de la concurrence aux filiales étrangères

The DoJ has approved an agreement two companies for “gun-jumping”
Le Department of Justice entérine un accord suite à une pratique de « gun-jumping »

The FTC reached an agreement with a patent troll
La FTC conclut un accord avec un patent troll

Submission of an amicus curiae in the O’Bannon case
Un amicus curiae est soumis dans l’affaire O’Bannon

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(English version) The applicability of US antitrust law to foreign subsidiaries

Last October, the Korean Fair Trade Commission (“KFTC”), the Japanese Ministry of Economy, Trade and Industry(1) (“METI”) and the Belgian Competition Authority (“BCA”) filed several amici curiae in the case Motorola Mobility LLC v. AU Optronics Corporation, urging the judges of the Seventh Circuit to reject the claims related to the foreign sales of liquid crystal display. These amici observes in particular that the extraterritorial application of US antitrust law is likely to affect foreign antitrust regimes. They also argue that allowing civil parties to seek treble damages before a US judge results in a violation of foreign nations’ sovereignty.

The 7th Circuit’s decision(2) was finally released on November 26. Judge Posner affirms that, on civil grounds, a US corporation may not recover damages on behalf of its foreign subsidiaries on the basis of a violation of US antitrust law. In other words, an American corporation can not bring an action on the basis of the Sherman Act against a cartel implemented abroad, by foreign corporations, and where the company which has suffered from the cartel is not the American one but its foreign subsidiaries.

(French version) De l’application du droit américain de la concurrence aux filiales étrangères

En octobre dernier, le Korean Fair Trade Commission, le ministère japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie(1) et l’Autorité belge de la concurrence ont déposé plusieurs amici curiae dans l’affaire Motorola Mobility LLC v. AU Optronics Corporation. Ils exhortaient les juges du septième circuit, à l’occasion de ces derniers, de rejeter les revendications liées aux ventes d’écrans à cristaux liquides hors du territoire américain. Ces amici curiae relevaient notamment que l’application extra-territoriale du droit américain de la concurrence était de nature à porter atteinte aux régimes étrangers de droit de la concurrence. Ils défendaient également le fait que permettre aux parties civiles, qui agissent devant un juge américain, d’obtenir une compensation de trois fois le dommage (« treble damages ») serait de nature à porter une atteinte à la souveraineté des autres nations.

Le 26 novembre dernier, la décision(2) du 7ème circuit a finalement été publié sous la plume du juge Posner. Ce dernier y affirme qu’une société américaine, à l’occasion d’une action civile, ne peut pas, sur le fondement d’une violation du droit américain de la concurrence, recouvrer des dommages et intérêts pour le compte de ses filiales étrangères. Autrement dit, une société américaine ne peut pas introduire une action en violation du Sherman Act, qui soit fondée sur un cartel opéré à l’étranger et par des sociétés non américaines, lorsque la société qui a souffert de cette dernière n’est pas la société américaine, mais l’une de ses filiales étrangères.

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(English version) The DoJ has approved an agreement with two companies for “gun-jumping”

On November 7, 2014, the Department of Justice has approved an agreement(3) of $4.95 million with two companies that had consumed part of their merger before obtaining the DoJ’s final consent. The companies had indeed exchanged sensitive information and stopped behaving as competitors after having notified their proposed transaction (practice known as “gun-jumping”).

The DoJ argued that there was two violations of antitrust law: firstly, of the Section 1 of the Sherman Act which prohibits anti-competitive agreements, and secondly, of the Section 7A of the Clayton Act which governs merger control.

This case reminds that companies must exercise a particular caution while they are engaged in a process of merger and are waiting for the final approval by antitrust authorities, regardless of the operation impact on the concerned markets.

(French version) Le Department of Justice entérine un accord suite à une pratique de « gun-jumping »

Le 7 novembre 2014, le Department of Justice a entériné un accord(3) de 4,95 millions de dollars avec deux sociétés qui avaient échangé des informations sensibles et qui avaient également cessé de se comporter comme des concurrentes après avoir notifié leur projet d’opération, mais avant l’autorisation définitive du DoJ (pratique dite de « gun-jumping »).

Le DoJ reprochait une double violation du droit de la concurrence : d’une part, de la Section 1 du Sherman Act qui prohibe les ententes anticoncurrentielles, et d’autre part, de la Section 7A du Clayton Act qui régit le contrôle des concentrations.

Cette affaire rappelle, s’il en était besoin, la prudence particulière dont doivent faire preuve les entreprises engagées dans un processus de rapprochement dans l’attente de l’autorisation définitive des autorités de concurrence, et ce, indépendamment de l’impact que cette opération pourrait par ailleurs avoir sur les marchés concernés.

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(English version) The FTC reached an agreement with a patent troll

On November 6, 2014, the Federal Trade Commission has reached an agreement(4) with MPHJ seeking to prevent it from implementing deceptive practices. MPHJ had indeed sent more than 16,000 letters indicating a violation of its patents. The goal was, according to the FTC, to obtain financial compensation without introducing a deceptive lawsuit. The agreement aims at limiting this practice(5) and stipulates that MPHJ must send to the FTC all the information related to its activities for five years.

This was the first legal action initiated by the FTC against a patent troll, the reason why it is of particular importance for other patent trolls. MPHJ welcomed the agreement, noting that it does not prevent it from continuing to exercise its rights. As we had already reported in the Antitrust Letter #8(6), the company emphasized the risk that the FTC violates his First Amendment rights. For its part, Jessica Rich, director of the Federal Trade Commission’s Bureau of Consumer Protection, also welcomed the agreement, stressing that “patents can promote innovation but a patent is not a license to engage in deception.”

(French version) La FTC conclut un accord avec un patent troll

Le 6 novembre 2014, la FTC a conclu un accord(4) avec la société MPHJ visant à empêcher cette dernière de mettre en oeuvre des pratiques trompeuses. Jusqu’alors, MPHJ avait en effet envoyé plus de 16 000 lettres signalant une violation hypothétique de ses brevets. Le but final était, selon la FTC, d’obtenir une compensation financière sans introduire une action en justice que la société MPHJ savait de toute façon être infondée. L’accord vise à limiter cette pratique(5) et prévoit également qu’MPHJ communique à la FTC des informations relatives à ses activités pendant une période de 5 années.

Cette action était la première initiée par la FTC à l’encontre d’un patent troll. Elle revêt ainsi une importance toute particulière pour les autres sociétés de ce type. MPHJ s’est félicité de ce dernier, indiquant qu’il ne l’empêchait pas de continuer à exercer ses droits. Nous l’avions déjà signalé dans l’Antitrust Letter #8(6), la société évoquait en effet le risque que la FTC opère une violation de ses droits du premier amendement. De son côté, Jessica Rich, directrice du Bureau of Consumer Protection de la FTC, s’est félicitée de l’accord et a rappelé que « les brevets peuvent promouvoir l’innovation », mais qu’ « ils ne constituent pas une licence pour engager des pratiques trompeuses ».

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(English version) Submission of an amicus curiae in the O’Bannon case

On November 21, 2014, a group of 15 antitrust law professors submitted an amicus brief(7) in the case O’Bannon v. NCAA. Let’s recall that(8), in this case, the US District Court for the Northern District of California ruled that the limitations imposed by the NCAA on the remuneration of FBS’s football players and Division I men’s basketball were a breach of antitrust law.

In their amicus, the professors challenge the judges’ reasoning made under the rule of reason. They express their concern that they use their power to condemn a practice where “less restrictive alternative” could have been implemented as a pretext to regulate economic organizations. They argue that, having found that the reduction of compensation was necessary in order to protect the players, judges did not have the power to condemn this reduction on the grounds that alternatives could have been considered. The professors fear, in a broader perspective, that judges have “free rein to rewrite any rule adopted by an organization.”

(French version) Un amicus curiae est soumis dans l’affaire O’Bannon

Le 21 novembre 2014, un groupe de 15 professeurs américains de droit de la concurrence ont soumis un amicus brief(7) dans l’affaire O’Bannon v. NCAA. Pour rappel(8), la U.S. District Court For The Northern District of California avait jugé que les limitations imposées par la NCAA sur les rémunérations des joueurs de football américain (FBS football players) et de basket (Division I men’s basketball) constituaient une infraction au droit de la concurrence.

Dans leur amicus, les professeurs contestent le raisonnement tenu par les juges en application de la règle de raison. Ils expriment ainsi leur inquiétude que ces derniers utilisent leur pouvoir de condamner une pratique lorsqu’une « alternative moins restrictive » de concurrence était envisageable, comme prétexte pour réguler en profondeur les organisations économiques. Ils défendent ainsi que, après avoir constaté que la réduction des compensations était nécessaire afin de protéger les joueurs, les juges n’avaient pas le pouvoir nécessaire pour condamner cette réduction sous prétexte que d’autres alternatives auraient pu être envisagées. Ils craignent finalement, dans une perspective plus globale, que les juges puissent « réécrire toutes les règles adoptées par des organisations ».

———————————— Footnotes / Notes de bas de page

  • (1) Amicus Curiae Brief of The Ministry of Economy, Trade and Industry of Japan In Support Of Appellees, 17 October 2014, in re Motorola Mobility LLC v. AU Optronics Corp: link
  • (2) Motorola Mobility LLC v. AU Optronics Corp., et al., No. 14-8003 (7th Cir. Nov. 26, 2014): link
  • (3) DOJ Press Release, “Justice Department Reaches $5 Million Settlement with Flakeboard, Arauco, Inversiones Angeline and SierraPine for Illegal Premerger Coordination” (Nov. 7, 2014): link
  • (4) Consent Order In the Matter of MPHJ Technology Investments, LLC, et al., File No. 142 3003: link
  • (5) Analysis of Proposed Consent Order to Aid Public Comment In the Matter of MPHJ Technology Investments, LLC, et al., File No. 142 3003: link
  • (6) Antitrust Letter #8: link
  • (7) Amici Curiae, O’Bannon v. NCAA, Nos. 14-16601, 14-17068: link
  • (8) Antitrust Letter #15: link

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